LE CLÉZIO

L'ÎLE MAURICE ET LES MYTHES DE GENÈSE

 

 

 

Par

 

MONIQUE ANNA

MICHEL

 

 

ISBN: 978-1-931948-96-8

2010


'L
’interprétation que propose ici Monique Michel a ceci d’original qu’elle conçoit le mythe non comme un thème récurrent ou un ornement stylistique secondaire, mais bien comme l’un des instruments principaux de la narration leclézienne. Se fondant avec rigueur et perspicacité sur les travaux de Mircea Eliade, Monique Michel montre que c’est par et à travers le mythe que Le Clézio opère une substitution de paradigme épistémologique et fait glisser ses protagonistes occidentaux des certitudes du rationalisme moderne à la magie de la pensée « primitive », leur permettant d’accéder à une nouvelle connaissance du monde et de soi.

'Deux ans après que l’œuvre de Le Clézio a fait l’objet d’une consécration mondiale avec la remise du prix Nobel de littérature en 2008, ce livre majeur de Monique Michel s’impose comme une exégèse incontournable de l’un des plus grands écrivains contemporains.'

Fabrice Leroy

University of Louisiana at Lafayette

(États-Unis d’Amérique)

 


      
    « Ici le ciel est immense et pur, comme s’il n’y avait pas d’autre terre au monde, que tout allait commencer » (Le Chercheur d’or).  La récurrence d’une isotopie des origines dans l’œuvre de J. M. G. Le Clézio, en particulier dans le « cycle mauricien », affirme un imaginaire cosmogonique intimement lié au projet central de l’écrivain et informe tant sa poétique que son mode d’expression allégorique. C’est en outre par le mythe que Le Clézio réalise l’intersection d’un discours autobiographique et d’un discours historique et implicitement idéologique. A travers une démarche mytho-anthropologique, il s’exprime contre les conquêtes coloniales et la destruction de civilisations au nom du progrès; contre le mercantilisme, l’industrialisme et le capitalisme, et leur exploitation systématique des « subalternes »; contre la globalisation et l’effacement des cultures minoritaires, etc. Par contraste, il développe ce que Monique Michel présente comme un « idéal indigéniste », prenant le contre-pied de l’ethnocentrisme et de l’orientalisme, et dont le mythe ne serait pas seulement l’expression stylistique mais le mode de pensée alternatif.

 

 

Monique Anna Michel est née à Thonon-Les-Bains, en Haute-Savoie (France). Après avoir enseigné le français pendant plusieurs années en Afrique (Gabon, Sénégal) et au Moyen-Orient (Emirats Arabes Unis, Syrie et Yémen), elle a obtenu un doctorat en littératures francophones à l’université de Louisiane à Lafayette. Elle est actuellement Maître de Conférence à Erskine College en Caroline du Sud (USA).